Le rôle de nos émotions
Nos émotions nous permettent de nous ajuster à chaque situation de notre vie. Elles représentent un système de mesure et de guidage qui nous permet de nous orienter. Par exemple, la peur déclenche en nous des réactions physiques qui nous aident à faire face au danger plus efficacement soit par le combat, soit par la fuite. La colère libère en nous une quantité d’énergie qui va nous permettre de surmonter un obstacle ou de nous affirmer…
Nos émotions nous informent continuellement sur notre état d’équilibre intérieur en regard des situations vécues. Elles nous indiquent dans quelles mesures nos besoins sont satisfaits ou non. Pourtant, nous ne sommes pas toujours à l'aise avec elles.
Sous l'effet de notre mental, de nos pensées, nous pouvons leur attribuer des significations différentes à ce qu'elles sont. Par exemple, nous pouvons percevoir la tristesse comme une faiblesse, la colère comme un manque de maîtrise de soi… Il en résulte une lecture brouillée par autocritique, jugements, interprétations…
Nous pouvons également faire le « choix » de les contenir en nous par peur des effets qu'elles pourraient avoir sur les autres. Par exemple, nous pouvons préférer garder sous silence nos peurs, par peur d'inquiéter nos proches. De la même manière, nous pouvons préférer contenir notre tristesse par crainte qu'elle ne se répande sur nos proches...
Or en posant un "couvercle" sur nos émotions, nous prenons le risque qu'elles se manifestent sous des formes différentes : intensification avec une amplitude disproportionnée dans certaines situations, manifestation déplacée à l'égard de certaines personnes, remplacement d'une émotion par une autre, expression de colère alors qu'on ressent de la peur par exemple... L'écoute de nos émotions devient alors plus difficile.
En nous coupant d'une partie de nos émotions, nous ne pouvons exprimer ce que nous ressentons véritablement. Nous nous privons d'une partie de notre énergie vitale. Nous ne pouvons nous montrer tels que nous sommes. Nous nous cachons derrière un « masque » de protection. Nous nous enfermons. Pour maintenir malgré tout un certain « équilibre », nous adoptons de manière non consciente des comportements compensatoires : engagement intense à travers des activités quelles qu'elles soient (professionnelles, sportives...), suralimentation, consommation excessive d’alcool, accumulation de biens matériels… Des maux psychologiques et physiques peuvent également surgir : stress, crises d'angoisse, migraines, mal au dos, insomnies… Ces maux peuvent alors être perçus comme des alarmes nous indiquant que quelque chose en nous ne va pas. Ces maux révèlent généralement des besoins non satisfaits. Mais le problème c'est qu'ils deviennent de moins en moins lisibles...
Aussi, quelques soient les difficultés de la vie auxquelles nous sommes confrontées, même lorsque nous sommes amenés à prendre des traitements médicaux, à tout âge nous pouvons apprendre à nous écouter intérieurement. Ce faisant, nous pourrons nous orienter progressivement vers un équilibre plus juste pour nous-même et ainsi cheminer vers notre élan vital : ce qui est essentiel pour nous, ce qui fait sens, ce qui nous anime.